Palazzo Avino

Ravello

Suspendu entre ciel et mer, Ravello se trouve sur la côte amalfitaine, la partie la plus exquise d’Italie d’après Boccace. Le village surgit aux détours d’une route tortueuse bordée de vignes et de citronniers. Accroché à la falaise à 350 m de hauteur, Ravello était à l’origine un lieu de villégiature de patriarches romains. Important port marchand entre le 10e et le 13e siècle, à l’instar d’Amalfi, ce petit village médiéval possède de magnifiques palais construits par les familles nobles, une cathédrale prestigieuse et de somptueuses villas.

La Villa Cimbrone, édifiée autour du 11e siècle fut embellie au début du 20e siècle par un gentilhomme anglais. Ce dernier, en mélangeant les styles et les époques, des éléments ethniques provenant de voyages exotiques et des pièces anciennes, en fit un lieu exceptionnel.

La Villa Rufolo, qui inspira Boccace dans son Decameron, est un palais de trois étages, marqué par les influences millénaires de la culture arabe. Elle appartenait à la puissante famille Rufolo et a accueilli des personnages qui ont marqué l’histoire tel que le Pape Adrien IV ou le Roi Robert d'Anjou.

Ses merveilles architecturales alliées à un site incomparable ont attiré de nombreux artistes. Des écrivains comme Boccace au 14e siècle mais aussi Virginia Woolf, Paul Valery, Graham Greene, Tennesse Williams, David Herbert Lawrence qui y écrit de nombreux chapitres de L'amant de Lady Chatterley et André Gide une partie de L'Immoraliste. Des peintres comme Turner, Maurits Cornelis Escher, Miro et des musiciens tels que l’immense Wagner qui y composa un acte de Parsifal, Toscanini, Bruno Walter, Leonard Bernstein ou encore Rostropovich. Pour ne citer qu’eux !

Retraite spirituelle

Perché en haut d’une falaise dominant le golfe de Salerne, le Palazzo Avino est une ancienne demeure patricienne du 12e siècle. Autrefois propriété de la famille Sasso dont les ancêtres furent les fondateurs de l’Ordre des Cisterciens, des Dominicains et des Chevaliers de la Croix de Malte, le palais est laissé à l’abandon au 18e siècle.

Rénové par une riche famille d’industriels, il accueille dès le milieu du 19e siècle des visiteurs illustres comme Francis Nevil Reid et Richard Wagner et plus tard, reconverti en hôtel, ce sont André Gide, Virginia Wolf, Keynes ou Forster, des stars de cinéma et toutes les têtes couronnées d’Europe qui l’investissent.

Riche de son histoire, le Palais devenu hôtel conserve un peu partout des traces de ce passé prestigieux. Immaculée et lumineuse, la réception est située dans l'ancienne chapelle du Palais. Un étonnant balcon sous la voûte la surplombe, c’est là que la famille Sasso assistait aux cérémonies religieuses.

Les chambres possèdent toujours des meubles 18e et 19e siècle laissés par les précédents propriétaires. De style classique, elles sont décorées de faïences de Vietri faites main, de tapis anciens, d’étoffes de lin et de mobilier de la célèbre marque Bulgari. Où que l’on soit, la vue est époustouflante.

On voit la mer scintiller au loin depuis sa chambre bien sûr mais aussi en se promenant dans le magnifique jardin en terrasse, en dégustant de délicieuses pâtes au Terrazza Belvedere, en se prélassant dans le spa, en nageant dans la piscine et même en y plongeant puisque une fenêtre y a été creusée pour admirer la vue !

Et si l’on veut goûter à la cuisine de Campanie, direction le Rosselini où sévit Pino Lavarra, deux fois étoilé. On vient des quatre coins de l’Italie pour sa côte de veau au romarin du jardin, son filet de cabillaud en croûte d’olives noires ou son ravioli de calamar géant au crabe et aux courgettes.

C’est dans cet hôtel paisible que le général Eisenhower aurait décidé le bombardement de l’abbaye de Monte Cassino.