Hôtel Danieli

Venise

Envoûtante, Venise cultive le désir, séduit quiconque s’aventure dans ses ruelles, le long de ses canaux, à l’ombre de ses palais qui rappellent le rayonnement et la puissance de cette cité souveraine de l’Adriatique. Constituée d’une multitude d’îlots, 118 pour être précis, reliées entre eux par plus de 400 ponts, la Cité des Doges est un labyrinthe où seuls les Vénitiens retrouvent leur chemin.

Porte de l’Orient, Venise se défait de l’autorité byzantine dès le 8e siècle, date à laquelle elle élit son premier doge et conquiert la Méditerranée. Ses marchands rapportent en Occident soieries et épices des plus lointaines contrées d’Orient assurant à la ville richesses et puissance jusqu’au 18e siècle.

Toute l’architecture illustre ce prestigieux passé : la basilique Saint-Marc est un pur héritage de l’influence byzantine ainsi que les premiers palais sur le Grand Canal et l’église de Sainte-Marie et Saint Donat à Murano.

Sur la place Saint-Marc, le plus élégant salon d’Europe, le palais des Doges, aux allures gothiques, personnifie le génie vénitien. Façonné par les plus grands architectes, décoré par les plus talentueux artistes peintres, il représente le siège de l’administration vénitienne. Face à lui, le Lion Ailé de Saint-Marc, puissant protecteur de la cité, veille sur les palais et autres trésors architecturaux qu’elle recèle.

Ville-musée mais aussi ville-village aux multiples sestieri, on s’y promène et on s’y perd avec délice dans les tortueuses ruelles au charme médiéval. Et puis on finit par se retrouver sous les arcades de la place Saint-Marc qui abrite le célèbre Café Florian depuis 1720 pour y boire un chocolat chaud en contemplant les gondoles qui sillonnent les canaux.

Symbole de la Sérénissime

A quelques pas de la place Saint-Marc, faisant face à la lagune, le Danieli s’étend sur trois palais, reliés par un jeu de ponts suspendus. Installé à l’origine dans le Palazzo Dandolo, un palais du 14e siècle appartenant à une famille illustre qui donna quelques doges à la Sérénissime. Il se prolonge dans le palais adjacent, le Casa Nuova en 1906, puis dans un troisième que l’on bâtit exprès en 1948. Il se déploie aujourd’hui sur cent cinquante mille mètres carrés en un ensemble exceptionnel.

L’intérieur est somptueux : du lobby royal aux restaurants, des salons de réception aux suites les plus modestes, tout n’est que lustres en verre de Murano, colonnes de marbres travaillées à la main, tapis précieux et étoffes voluptueuses. Dans le Palais Dandolo, les plafonds sont décorés d’or et les portes en bois finement ciselé. Chaque chambre, d’inspiration gothique ou baroque, de l’Empire italien ou de l’époque vénitienne classique, possède un mobilier raffiné, des sols en marbres ou des parquets anciens, de somptueuses étoffes et des plafonds vertigineux.

Dans les suites historiques, les portes immenses, à deux vantaux, sont décorées de vitres colorées et s’ouvrent sur des balcons, offrant une vue incroyable sur l’île de San Giorgio, le Grand Canal et la Punta della Dogana. Au Casa Nuova, même précieux détails, même faste absolu qui semble ici tout naturel. Quant au Palazzo Danieli Excelsior, la partie la plus récente, il a été rénové il y a peu par le designer français Jacques Garcia dans les codes Second Empire qui lui sont chers.

Or pour les moulures, rouge pour les voilages, les plafonds et la moquette de velours, mobilier 1860, luminaires en verre dépoli, miroirs biseautés… Des chambres au Terrazza, le restaurant qui occupe le dernier étage du Palazzo Danieli Excelsior, Jacques Garcia rend un vibrant hommage à la Cité des Doges. Long balcon sur les eaux, le Terrazza offre une vue incomparable sur Venise.

Confortablement installé sur ce promontoire, on déguste la Cucina du chef turinois Gian Nicola Colucci qui se pique d'orientalisme. Et tout en observant le ballet incessant des gondoles, des vaporetti et des motoscafi sur la lagune, on se plaît à rêver aux nobles vénitiens qui quelques siècles auparavant surveillaient l’arrivée de leurs navires marchands venus du lointain Orient.

Le Danieli a reçu des hôtes illustres comme Goethe, Wagner, Honoré de Balzac, Charles Dickens, Émile Zola… George Sand et Alfred de Musset s’y installent du 31 décembre 1833 à mars 1834.