Commune By The Great Wall

Vallée de Shuiguan

La Grande Muraille de Chine, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, n’en finit pas d’émerveiller les visiteurs venus fouler ses pierres chargées d’histoire. En 1567, l’Empire chinois confronté aux tentatives d’incursion mongole sur son territoire décide de bâtir une structure capable de résister aux assauts de l’envahisseur barbare. 15 milliards de briques ont été nécessaires à la réalisation de ce chef-d’œuvre, le plus grand édifice que la main de l’homme n'ait jamais construit.

La longueur réelle de la muraille fait, aujourd’hui encore, l’objet de réajustements constants. La dernière étude menée par l’Administration d’Etat chargée du Patrimoine culturel établi à 8.851,8 le nombre de kilomètres parcourus par la structure. Parmi les sections les plus visitées de la Grande Muraille, la passe de Badaling jouit d’une incontestable popularité. Richard Nixon et son épouse ont ainsi arpenté ses hauteurs lors de la visite historique en Chine du président américain, le 24 février 1972.

Nouvelle merveille architecturale de Chine

Loin de l’agitation pékinoise, isolé dans les plaines de la vallée de Shuiguan, un complexe hôtelier des plus insolites dresse sa stature aux pieds de la Grande Muraille de Badaling. Difficile de définir l’essence de ces structures dont les formes épousent les contours de la nature environnante : collection privée d’œuvres d’art contemporaines, prouesse architecturale, projet artistique extravagant, expérience esthétique inédite ?

A l’origine du Commune by the Great Wall, propriété du groupe Kempinski, un nom : Zhang Xin. Impératrice de la construction immobilière à Pékin, cette femme d’affaire autodidacte, fille de parents immigrés chinois en Birmanie, n’a de cesse de concevoir les projets les plus fantasques. En 2001, Zhang Xin avec l’aide de l’architecte chinois Yung Ho Chang, doyen du MIT de Boston, signe la création d’un village dédié à l’architecture contemporaine. Douze architectes chinois participent au projet, dont le caractère audacieux et novateur vaut à Zhang Xin le prix spécial du promoteur de travaux d’architecture décerné par le jury de la 8e Biennale Internationale d’architecture de Venise.

Inspiré de l’œuvre de l’architecte japonais Kengo Kuma, le design des 42 villas privilégie l’utilisation de matériaux naturels suivant le précepte de l’artiste nippon : « Peau et surface extérieure sont différentes. Le béton possède une surface, pas une peau. Quand il n’y a pas de peau, l’âme est absente. Le bambou possède précisément une peau magnifique. Et il a une âme en lui ». La réussite est totale. Sise dans l’ombre de l’une des sept merveilles du monde, la Chine compte désormais une nouvelle merveille architecturale.

L’œuvre de l’architecte Yung Ho Chang, Split House, a reçu un accueil particulièrement chaleureux de la part des médias internationaux, pour son utilisation poétique du paysage combiné à un modernisme sophistiqué.